Les chroniques d'Erick

Pourquoi le froid augmente-t-il le risque cardiovasculaire ?

Pourquoi le froid augmente-t-il le risque cardiovasculaire ?

L’hiver est arrivé et s’installe peu à peu. C’est l’occasion de rappeler les bonnes pratiques pour protéger son cœur et ses artères, particulièrement fragilisés par le froid.

Le froid mène sa première offensive de la saison avec des températures souvent proches de zéro degré. L’air froid affecte l’organisme, diminuant notamment le rôle de barrières contre les infections des muqueuses des voies respiratoires supérieures. On le sait moins, le froid s’en prend aussi aux artères et au cœur. 
Ainsi, selon une étude publiée dans le British medical journal en 2010, et relayée par la Fédération française de cardiologie, « chaque réduction de température de 1°C est associée à une élévation de 2 % du risque d’infarctus du myocarde dans les 4 semaines qui suivent, les périodes les plus à risque étant les 2 premières semaines ».

Selon quels mécanismes le froid agit-il sur le cœur ?

Hausse de la pression artérielle : le froid sur la peau est détecté par des thermorécepteurs cutanés qui stimulent le système nerveux sympathique et provoque un réflexe de vasoconstriction, la diminution du diamètre des vaisseaux sanguins. Cela permet d’éviter la perte de chaleur mais augmente en même temps la pression artérielle. « Les hivers froids font augmenter la gravité de l’hypertension et font accroître le risque d’évènements cardiovasculaires tels l’infarctus du myocarde et l’AVC chez les hypertendus », avance l’Institut de cardiologie de Montréal.

Rupture des plaques d’athérome : pour rappel, l’athérome est ce dépôt d’une plaque essentiellement composée de lipides (graisses) sur la paroi des artères. « En hiver, la moindre activité physique demande un effort important au cœur, si bien que marcher dans le froid équivaudrait à courir un 100 mètres. Les artères coronaires se contractent (spasme), ce qui peut provoquer une rupture des plaques d’athérome. Cela peut alors induire un accident aigu par thrombose », expliquait en 2019 Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille et alors présidente de la Fédération française de cardiologie.

Augmentation de la coagulation sanguine : une coagulation excessive du sang peut entraîner la formation de caillot sanguin. Lorsqu’un caillot obstrue le flux sanguin dans les artères, cela peut entraîner un infarctus ou un accident vasculaire cérébral. Et le froid favorise cette coagulation : « le cœur se met à battre plus rapidement, sa consommation d’oxygène augmente et les vaisseaux se contractent, favorisant la coagulation du sang », explique la Fédération française de cardiologie.

Risque de déshydratation : c’est un autre effet de la vasoconstriction. Outre le fait que l’on a moins tendance à boire lorsqu’il fait froid, la contraction des vaisseaux sanguins est responsable d’une diminution du débit sanguin et de la quantité d’eau transportée dans le sang. Cette déshydratation « réduit la fluidité du sang et demande plus d’effort au cœur pour fonctionner », selon la Fédération française de cardiologie.

Qui sont les personnes à risque ?

Les patients souffrant d’une pathologie cardio-cérébro-vasculaire : hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, antécédent d’infarctus du myocarde, angine de poitrine, revascularisation coronaire ou artérielle (stent, pontage…), maladie des valves cardiaques…, troubles du rythme cardiaque, accident vasculaire cérébral…
Les personnes âgées (plus de 70 ans) : Elles ont en effet plus de difficultés à s’adapter aux variations de température. « Le danger existe avec des températures négatives, mais aussi avec des variations de températures d’un jour à l’autre, en sachant que le vent décuple la sensation de froid et ses méfaits ».

Comment protéger votre cœur du froid ?

La Fédération français de cardiologie livre cinq conseils pour protéger votre cœur et vos artères cet hiver :
1 – couvrez-vous bien chaudement en particulier au niveau des extrémités et de la tête – notamment le visage qui présente une perte de chaleur importante – afin d’éviter le phénomène de vasoconstriction ;
2 – évitez les efforts sans échauffement dans le froid. Il est nécessaire de prendre le temps de s’acclimater aux basses températures ;
3 – limitez vos activités dans le froid lors des pics de pollutions. En effet les microparticules et le monoxyde d’azote augmentent également le risque d’infarctus ;
4 – sensation d’oppression dans la poitrine, palpitation, essoufflement ou douleur thoracique à l’effort, vertiges : consultez au moindre symptôme ;
5 – méfiez-vous du combo froid, stress et tabac : « le stress entraine une augmentation de la fréquence cardiaque. Le froid contracte l’artère coronaire. Le tabac accélère également le cœur, tout en intensifiant encore le rétrécissement de l’artère », développe la Fédération française de cardiologie. Ces trois facteurs ensemble peuvent accélérer l’obstruction des artères.

Source : Fédération française de cardiologie, Institut de cardiologie de Montréal


Commentaires

Nous avons trouvé cet article très intéressant, car il explique le mode d’action du froid sur notre organisme.
Il est important de souligner que chacun peut réagir de façon différente au froid comme dans d’autres situations. Nous sommes tous uniques avec, chacun, nos propres réactions. Il est regrettable qu’aujourd’hui nous cherchions à imposer des protocoles standardisés à tout le monde, sans tenir compte des cas particuliers où ces approches ne seraient pas adaptées. 

Contrairement à cela, les médecines naturelles ou alternatives se concentrent sur la personne dans son ensemble plutôt que sur la maladie.

Prenons l’exemple de la Médecine Traditionnelle Chinoise : le médecin s’intéresse à la globalité de la personne qu’il soigne en prenant en compte ses réactions au chaud et au froid, les saisons, son environnement, son alimentation… Il vérifie aussi le fonctionnement des organes et leur état énergétique en proposant un traitement personnalisé.

Il en est de même pour l’homéopathie qui nécessite trois ans d’étude pour maîtriser toutes les subtilités nécessaires afin de trouver le remède qui sera en adéquation avec la personne.

Revenons à cet article fascinant sur le froid qui met en lumière l’action des éléments extérieurs sur les individus et l’importance de bien se connaître pour faire face à toutes les conditions climatiques. Si pour certaines personnes le froid peut s’avérer dangereux, pour d’autres ce sera la canicule qui pourra être mortelle, certains ne supportant même pas des températures juste un peu élevées.

Le froid est aussi utilisé par certains pour se soigner et c’est pour cela qu’il faut d’abord se renseigner sur les bienfaits qu’on peut en retirer personnellement et surtout, de notre capacité à le supporter.
Autrefois on pouvait utiliser avec profit les bains de siège froid qui apportaient un réel soulagement à ceux qui en ressentaient le besoin et en connaissaient les bienfaits.
La cryothérapie (technique qui applique du froid sur une zone du corps pour soulager les douleurs, favoriser la circulation, éliminer les graisses ou améliorer la peau…) est efficace pour de nombreuses personnes, il est important de connaître, comme toujours, ses limites, ses indications et aussi ses contre-indications.

Pour nous, l’essentiel est de se connaître. Il convient de savoir quels sont nos points forts, nos faiblesses, ce que l’on supporte, ce qui nous procure soulagement et bien être, physique et moral. 

Pour conclure, le conseil est de prendre en main notre santé et faire preuve de discernement pour identifier ce qui est bon pour nous. 

LA DÉFINITION DE LA MALADIE

Le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine donne sa définition de la maladie :

Maladie n.f. 
disease, illness, sickness
Étym. lat. male habitus : en mauvais état

« Altération des fonctions physiques ou mentales d’une personne à l’origine de souffrances.
La notion de maladie varie selon les cultures, les religions, les morales et, dans une population, selon les époques. L’identification des maladies par les professionnels de la santé varie également selon l’évolution des connaissances scientifiques, des moyens d’observation, des critères retenus pour distinguer une maladie d’une autre, etc.
Le terme de maladie, dans le langage médical courant, correspond à un ensemble de symptômes anormaux résultant d’une même cause connue. Son identification aboutit à l’établissement d’un diagnostic et d’un traitement approprié, adapté de façon globale aux attentes du patient, tenant compte de ses attentes, dans le respect de ses croyances et valeurs.
Le terme de syndrome est souvent utilisé en lieu et place de maladie. Il s’agit d’un ensemble de symptômes qui ne constituent pas une entité ou un concept dont l’identification correspond à une cause parfaitement connue. »

Qu’en déduire ?

La définition de la maladie dans le contexte médical moderne est complexe et soulève des questions fondamentales. 
L'absence d'une définition précise par l'Académie de médecine met en lumière la variabilité des expériences de souffrance entre individus. Le langage médical tend à réduire la maladie à des symptômes anormaux liés à des causes connues, donc en négligeant les origines multiples des symptômes, comme dans le cas des douleurs chroniques. 
Les traitements standardisés, basés sur des protocoles rigides, peuvent conduire à des résultats insatisfaisants si les croyances et valeurs des patients ne sont pas prises en compte. 

Pour améliorer l'efficacité des soins, une approche personnalisée prenant en compte l'écoute active des patients et l'adaptation des traitements, ainsi que l’ouverture aux médecines alternatives, est essentielle. En intégrant les dimensions subjectives et contextuelles, la médecine pourrait évoluer vers un modèle plus inclusif et humain, transformant ainsi l'expérience des patients.